Lors d’une soirée entre amis à Auroville, je partageais avec d’anciens Auroviliens une expérience de mon enfance.
Je devais alors avoir cinq ou six ans et allongé dans mon lit, les mains croisées sur ma poitrine. J’entrais dans une sorte de ravissement à l’écoute du son des cloches de l’église Saint-Martin, toute proche. Ma mère me confiant alors que mon attitude l’inquiétait un peu. Et à l’évidence pour cet ami à Auroville qui avait écouté ma petite histoire, l’expérience que je vivais à ce moment-là était une manifestation de mon être psychique. J’étais à l’époque peu au fait de la culture du yoga intégral de mère et de Sri Aurobindo. Cependant j’avais rencontré le terme d’être psychique à plusieurs reprises dans ma lecture de l’agenda et fut ravi que ce que je vivais alors inconsciemment ait une valeur spirituelle dans le contexte des pratiques d’Auroville. Il me semble, aujourd’hui encore, que cette expérience de l’enfance était un signe de ma porosité naturelle au sensible. L’être psychique n’a t’il pas une sorte d’aptitude innée à capter, à entrer en résonance avec des énergies subtiles, des messages peut-être, qui s’expriment dans notre environnement comme à la fois des échos et des manifestations de notre être profond ?
Moghan, 16 Janvier 2024